Histoire de Courmangoux

Le territoire de la commune de Courmangoux a été occupé dès l’époque préhistorique comme le démontrent les fouilles réalisées par Pierre Piquet à Chevignat dans la grotte des Bornets. De nombreux squelettes, dents (250), silex taillés, poteries … ont été retrouvés. Des analyses récentes prouvent que le site a été fréquenté avec certitude tout au long du néolithique ( des tessons proches du Style de Saint-Uze ont été datés de 4500 avt J.C.), les dernières occupations remontent à l’époque celtique puis romaine (un fragment d’amphore du second siècle a été trouvé).

Grotte des Bornets

Celtes et Romains se sont installés sur les pentes du Revermont, la plaine bressane n’étant qu’une forêt marécageuse. La voie romaine qui reliait Lyon à Besançon longeait le Revermont jusqu’à Coligny. Bien qu’aucun vestige n’en subsiste, Gaulois et Romains ont occupé la partie revermontoise de la commune comme l’attestent parfois les noms de lieux et quelques objets trouvés.

Au Vème siècle les Burgondes sont venus et ont partagé les terres avec les habitants, comme le laissent penser quelques noms de lieux, la découverte d’un cimetière et le sens attribué parfois à Courmangoux. En effet une des hypothèses pour expliquer le nom de Courmangoux serait « le domaine de Mangold » : « cour » signifiant habitation ou domaine, et « mangoux » ayant pour origine Mangold patronyme d’un propriétaire germanique burgonde.

Au Moyen Age, début Xème siècle les moines de Saint Vincent de Mâcon vinrent s’installer, en 962 ils sont remplacés par ceux de Saint-Oyen de Saint-Claude. Dans un acte de 1184 l’Empereur Frédéric Barberousse confirme le rattachement de l’église de « Cormangon » à l’abbaye de Saint-Claude. Une autre hypothèse peut expliquer le nom de Courmangoux : « cor » provient de « cortès » dont le sens est habitation ou domaine, « mangon » est une variante de monacus le moine. Courmangoux peut donc avoir la signification d’habitation des moines.

Place de la chapelle à Chevignat

Le hameau de Chevignat a pour origine « Chivisiacum » cité en 962 dans un cartulaire ce qui veut dire le domaine de Civisius nom du propriétaire ancien probablement galloromain.
Le nom du hameau de Roissiat est issu de « Rothazia » cité dans des chartes dès 950 qui provient de « Rotaticum » nom du péage prélevé sur les chariots.

Courmangoux possession des sires de Coligny depuis 925, devint dauphinois en 1232 (par héritage), bourguignon en 1285 (par conquête), savoyard en 1289 ( par achat) et en 1601 français définitivement (par conquête et traité : celui de Lyon ). Les limites de la paroisse de Courmangoux « … par l’endroit appelé au Goulet du Loup … » devenait une frontière du Royaume de France avec la Franche Comté appartenant au Roi d’Espagne. Ce qui valut à Roissiat et Chevignat d’être incendiés en 1637 par les Comtois excédés des incursions françaises sur leur territoire.

Après 1789 Courmangoux fit partie du canton de Treffort et le hameau de Roissiat ancienne possession des Jésuites de la Verjonnière fut doté d’une municipalité. La réunification avec Courmangoux ne se fit qu’en 1794.

Vignes

Développée depuis le XVème siècle la vigne occupait la plupart des pentes. Tout en s’intégrant à la culture et à l’élevage, elle était devenue l’activité principale. Les vins blancs de Roissiat étaient renommés. Et certains crus comme celui « de la comète » en 1811 furent particulièrement appréciés.

L’arrivée des vins du midi par le train et le phylloxéra ( apparu pour la première fois en 1876 à Courmangoux) ont détruit le vignoble à la fin du XIXème siècle. Seules subsistent quelques vignes donnant un excellent vin « à goût de Jura ».

De cette époque reste une architecture de vieilles maisons de vignerons en pierre disposant d’une cave fraîche sous l’habitation. Un escalier permet d’accéder à une pièce autrefois unique qui servait à la fois de chambre et de cuisine. Un second bâtiment est souvent accolé : grange ou étable surmonté de son fenil. Viticulture et élevage étaient souvent associés. Le toit est couvert de tuiles canals fabriquées dans les carronnières comme celle de la Verjonnière.

Egalement de cette époque reste un état d’esprit d’entre aide comme le montre le dévouement de tous les habitants dans les nombreuses associations et pour la brocante du 15 août. On trouve aussi à Courmangoux cette bonne humeur caractéristique des pays de vigne où l’on reçoit facilement son voisin et où la moindre occasion se termine par un « pot ».

Locomotive du tram

De 1913 à 1937 le tram relie le Revermont à Bourg-en-Bresse, et passe par Roissiat et Chevignat. Celui-ci transporte des pierres de la carrière de Roissiat , des voyageurs, mais aussi des animaux le jour du marché à Bourg-en-Bresse. Malgré les protestations il est remplacé par une ligne d’autocars. Le tracé du tram est encore visible aujourd’hui.

Le moulin à vent

Bien que le territoire soit humide, les divers hameaux longtemps ont manqué d’eau. Pour en amener aux fontaines de Courmangoux et à celle de la Courbatière offerte par Monsieur Hübsch, la solution envisagée par l’ingénieur Plisonnier a été l’éolienne qui remontait l’eau depuis la rivière de Courmangoux. En 1913 celle-ci est installée. Elle fut vendue en 1957. Aujourd’hui encore les Curtimangiens ont la nostalgie de « leur moulin à vent ».

Le gros chêne

Autre lieu important pour les habitants de Courmangoux : « Le Vieux Chêne ». Celui-ci foudroyé en 1960 par un orage existait déjà au XVIème siècle comme l’atteste un acte notarié du 7 septembre 1598 du notaire maître Jean Gamod. Il a donné son nom à la colline où il se trouvait.

Grand Brûle à Roissiat

Enfin la commune a beaucoup souffert pendant la Seconde Guerre Mondiale. Lors de la rafle du 16 avril 1944 onze personnes ont été déportées et seulement une seule est revenue des camps de la mort.

Le 18 juillet 1944 Roissiat et Chevignat sont incendiés par les Allemands ainsi que Verjon, Pressiat, Cuisiat, Poisoux au cours du « Grand Brûle ». Ces évènements marqueront profondément les habitants.

En 1949 la commune reçoit la « Croix de Guerre » pour l’action menée pendant la Résistance et les sacrifices consentis.

Michel GAILLARD
1er Adjoint

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